Voilà, c'est fini... Il y a quelques jours, un puissant boeing de la British Airways va m'a fait quitter l'Argentine pour rejoindre la France... Une belle aventure s'est finie. L'heure du bilan.... et qu'il est bon ! Quelques gouttes de sueur valaient bien ces torrents de bonheur.
Merci à toutes et à tous de m'avoir suivi. Vous êtiez avec moi dans le sac à dos... "Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas ne lisent qu'une seule page". J'ai lu quelques extraits de ce bouquin magnifique. Mais je crois bien qu'il me reste encore bien des chapitres à écrire... Ouvrez de temps à autre cette petite page du Bridoutour pour peut-être feuilletter à nouveau le monde ensemble... Proxima estacion ???
A la santé du monde entier ! Et à ceux qui ne sont plus là pour le chanter...
Buenos Aires, Buenos Aires... Terminus du train...
Voilà donc la capitale argentine, "Paris de l´Amérique". La ville la plus "européenne" du continent certes... . Mais meme si les Porteños (nom des habitants de Buenos Aires) sont fiers de cette ressemblance avec les grandes villes d´autres latitudes, ici on est bien en Amérique du Sud ! De petits détails ne trompent pas...
Comme ces mille couleurs qui recouvrent les murs de certaines maisons de la Boca. La Boca... quartier ouvrier et populaire de Buenos Aires, peuplé hier par les immigrés italiens ou espagnols, aujourd´hui des immigrés boliviens ou paraguyens. Quartier pauvre, qui voit chaque nuit les "Cartoneros" sortirent dans les rues pour fouiller les poubelles de la ville, à la recherche de cartons avec lesquels ils tenteront le lendemain de tirer quelques pesos... Quartier chaud et animé. Quartier des Boca Juniors, le club de foot où le talent de Maradona a explosé aux yeux du monde entier... Ici, Diego, c´est sacré. Un véritable demi-dieu... La Boca, c´est un concentré d´Amérique du sud. Mélange de joie de vivre et de tristesse face aux injustices.
Buenos Aires regorgent de bien d´autres petits détails... Un couple de danseurs exécutent quelques pas de tango devant les caméras des touristes... Deux papis discutent toute la journée sur le meme banc, à l´ombre de leur arbre... Les amis s´échangent le maté, boisson nationale argentine... Un groupe de jeunes, torses nus, partagent une bière bien fraiche pour échapper à la chaleur... Les vendeurs de clopes vous rendent la monnaie avec des bonbons... Une mamie étend son linge en chantonnant... Les automobilistes se prennent tous pour Fangio... La radio crache du reggae... Les ventilos tournent a plein régime dans les bars... Le temps prend son temps... Je crois bien que tous ces petits détails vont me manquer...
On les entend gronder de loin... Un bruit asourdissant, qui semble surgir des entrailles de la Terre, et qui se fait de plus en plus précis en s'approchant. Besoin de se gratter l'oreille...
Au-dessus des arbres qui forment la jungle, un nuage de fumée se laisse apercevoir. Mais ce voile brumeux n'est pas de la fumée, mais bel et bien ces milliers de gouttes d'eau explusées dans les airs par le monstre d'eau qui va bientôt se laisser entrevoir. Après quelques kilomètres de sentiers au travers de cette forêt dense, elles sont là, majestueuses... Les chutes d'Iguazu, à la lisière de la jungle amazonienne. Un véritable mur d'eau se dresse devant nous. Besoin de se frotter les yeux pour y croire...
Sur des centaines de mètres, marquant la frontière entre l'Argentine et le Brésil, les chutes se jettent avec fracas et magie à la verticale. Des litres et des litres d'eau qui se lancent dans le vide... Chaque point de vue sur ce spectacle inouï est plus impressionant que le précédent. Besoin d'un petit geste de la main pour refermer la bouche, restée béate devant une telle splendeur...
Deux jours de suite à contempler ce spectacle impressionant, côté argentin puis brésilien... Iguazu, c'est aussi la ville où j'ai croisé complètement par hasard dans la rue... Reto, un baroudeur suisse rencontré en Chine il y a huit mois de ça... le monde est petit !
Et Iguazu, c'est également la dernière destination avant de rejoindre ce soir en bus Buenos Aires... Bon, il fait sacrément chaud dans le coin... Besoin d'une petite bière pour se désaltérer... À plus !
Après un détour d'une semaine par le Chili et la traversée du détroit de Magellan, place à la Terre de Feu. Jamais un territoire ne semble avoir si mal porté son nom... Ici, les vents surpuissants, les nuages et le froid sont bien les rois de la météo tout au long de l'année. Les habitants de l'île ont l'habitude de dire qu'ils peuvent connaître les quatre saisons... en l'espace d'une seule journée. Et on s'en rend vite compte... Nous sommes actuellement en plein été ici, et le thermomètre a bien du mal a passer la barre des quinze degrés... Les nuits sont quand à elles très courtes : le soleil ne se couche en ce moment qu'à onze heures... pour pointer à nouveau le bout de son nez dès les environs de 3h30 du matin.
La capitale de la Terre de Feu, c'est bien sûr la fameuse... Ushuaïa ! Plus au sud, mise à part une petite base militaire chilienne, il n'y a plus rien... Jusqu'à l'Antarctique... Toute l'année, les rues de la ville sont balayées par un vent féroce. Encerclée de montagnes, la cité, qui accueillait jadis aventuriers et pionniers de tout poil, vit aujourd'hui au rythme du tourisme. Dans le port, aux côtés des navires de l'armée argentine, les bateaux de croisière se succèdent. Déversant à chaque fois son lot de touristes friqués qui ne restent que quelques heures à quai... Dans les rues, les magasins de souvenirs et les agences qui proposent la moindre promenade à des prix exorbitants occupent la majorité de l'espace disponible. Et le slogan publicitaire "la ville la plus australe au monde" est repris à toutes les sauces...
Mais lorsqu'on sait prendre son temps et gratter un peu plus le vernis touristique, Ushuaïa réserve de belles surprises. Ses alentours sont absolument merveilleux, peuplés d'une faune et d'une flore qui ont su échapper pour le moment à l'empreinte de l'Homme. Des glaciers, des lacs, des forêts où les castors ont élu domicile, et la queue de la Cordillère des Andes qui se jette dans l'océan... Encore deux jours au bout du monde...
Les 26 heures de bus (et près de deux heures de retard...) ne m'ont finalement pas rendu fou... Et lorsqu'on sait ce qui nous attend au bout du voyage, le temps ne semble pas être une limite... Bienvenue donc au village d'El Calafate, tout au sud de la Patagonie, à quelques kilomètres de la frontière chilienne. Bourgade sans trop d'intérêt. On y passe juste avant d'aller à la rencontre du monstre de glace qui somnole pas très loin...
"Perito Moreno", c'est son petit nom... C'est mignon tout plein. Mais les dimensions de ce glacier hallucinant ont de quoi faire froid dans le dos : 30 kilomètres de long... jusqu'à 700 mètres d'épaisseur... 250 km2 de superficie... Et il avance, et il ne cesse d'avancer... Grapillant chaque jour quelques centimètres. Se jettant de toute sa puissance dans le lac qui le borde...
La rencontre avec cet imposant monstre ne laisse personne de glace... Bouche bée, devant ce spectacle majestueux de la nature. Ici, l'hiver semble régner à jamais... Pour toujours, tous les jours... La glace a son royaume. Il s'appelle Perito Moreno...
Il y a des lieux qu'il est bien difficile de quitter... Des gens à qui il est dur de dire aurevoir... El Bolson, petit village de Patagonie au milieu des montagnes. On avait prévu d'ici rester environ trois jours. Voilà environ une semaine et demie qu'on a pas bougé... C'est qu'on se sent bien ici. Une auberge, "el Pueblito", superbe. À l'écart de la ville, des hamacs accrochés entre les arbres, une ambiance très relax... Bref, un petit coin de paradis sur terre. C'est ici que nous avons passé le nouvel an. Un nouvel an en claquettes, tous assis autour du barbecue géant, spécialité argentine. L'année 2009 a bien débutée...
Une fois remis des festivités (ils ont du bon vin dans le coin, faut bien tester...), un petit peu de sport pour éliminer la vache entière avalée... Plusieurs jours dans les montagnes alentours, dans des refuges à l'hospitalité grandiose. Une eau cristalline dans des rivières peuplées de truites, des monts encore enneigés... L'année débute vraiment très bien...
Mais il faut bien reprendre la route pour continuer la visite de ce pays incroyable... Dimanche, direction El Calafate, tout au sud... 26 heures de bus... Prochaines nouvelles si je pètes pas un cable durant le trajet... Hasta luego...
Argentina, nous voilà ! Après une courte étape au Chili, nous voilà donc depuis environ cinq jours au pays des gauchos, d'Evita, de Maradona ou encore du Che Guevara. Plus exactement dans la ville de Salta, au nord du pays.
Et il ne faut pas bien longtemps pour tomber amoureux de cette fantastique Argentine. De ses paysages incroyables, de ses petits villages où la vie s'écoule bien paisiblement à l'ombre des arbres de la Plaza mayor... De sa population si aimable et accueillante... Et puis la cuisine argetine... non mais c'est vraiment pas possible... Je suis bien obligé d'avouer qu'après le Pérou ou la Bolivie, ca fait un bien fou ! Des morceaux de viande absolument énormes et délicieux pour quelques pesos... Un vrai bonheur ! Et après deux mois à vivre entre 3000 et 4000 mètres d'altitude, ça fait un bien fou de redescendre et de retrouver son souflle !
Bon bien sûr, il faut s'habituer au départ à la manière bien spéciale qu'ont les Argentins de pratiquer la langue espagnole. Ici, on ne dit pas "yo me llamo Brice" mais... "jo me jamo Brice". Il n'y pas de "coches" (voitures) mais des "carros"... Et surtout ne pas "coger el bus" (prendre le bus en castillan)... cela voudrait dire qu'on aimerait passer la nuit avec lui... Des petits changements au final bien marrants...
Après avoir loué une voiture pendant trois jours pour visiter les alentours de Salta et deguster quelques vins argentins (et s'être frotté à la conduite bien sportive des Argentins), direction demain les villes de Tucuman et Cordoba un peu plus tard. Bon je vous laisse, un steack de trois kilos m'attend au restaurant d'à côté...
